« Phelps nous propose un roman inspiré de l’odieuse oppression du peuple haïtien. Le thème précis est atroce : deux jeunes garçons, Guy et Jacques Colin, seront tués pour expier le « crime » de leur père que les macoutes de Papa Doc ne parviennent pas à retracer. Mais, qui a donné Guy et Jacques Colin ? Tel est le leitmotiv de ce récit bouleversant, qui prend le lecteur à la gorge et le contraint à prendre parti. À aucun moment ne cesse l’extrême tension de ce récit dont l’écriture est en même temps dense et déliée, où se manifeste un écrivain en possession d’une extraordinaire maîtrise de la langue et de son propre style.»
(Réginald Martel, La Presse, 1977)
Préface d’Yves Chemla
Anthony Phelps, poète, romancier, diseur, est né en Haïti en 1928. De 1960 à 1964, avec quatre autres poètes, il anime le groupe Haïti Littéraire et la revue Semences. Après un séjour dans les prisons du dictateur Duvalier, il est contraint de s’exiler en 1964. Il s’établit à Montréal où il fait du théâtre, de la télévision et du journalisme à Radio Canada. Il participe à la narration de plusieurs films, pratique le modelage et réalise des dessins-poèmes. Plusieurs fois boursier du Conseil des Arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec, il a obtenu deux fois le Prix de poésie, Casa de las Américas, Cuba. Phelps a réalisé et produit une quinzaine de disques de poésie. Auteur d’une trentaine de livres : poésie, roman, nouvelle, il est l’auteur d’un livre culte : Mon Pays que voici, hymne à sa terre natale, paru en France en 1968. II est invité à lire ses poèmes dans de nombreux festivals internationaux. Son œuvre est traduite en anglais, allemand, catalan, espagnol, italien, japonais, russe et certains de ses livres figurent au programme des études françaises de plusieurs universités d’Italie, de France, et des États-Unis. Son anthologie personnelle : Nomade je fus de très vieille mémoire, est parue aux éditions Bruno Doucey, Paris, en 2012. Ce livre a obetnu le Prix Ouessant du livre insulaire 2012. Le roman Des fleurs pour les héros, est sorti à Paris pour la première fois en 1973, sous le titre Moins l’infini et a été traduit en espagnol, russe et allemand.